Le Che d’Ovacik

21 juin 2019

Dans l’Est de la Turquie, Fatih Mehmet Maçoglu incarne une utopie en marche et une forme de résistance à la dérive autocrate d’Erdogan.

Maçoglu est communiste. Le seul et unique maire communiste de Turquie. Dans ces montagnes désertées d’Anatolie, il a relancé une agriculture moribonde et appliqué pendant cinq ans dans sa commune, Ovacik, une petite bourgade kurde de 3000 habitants, un véritable programme populaire révolutionnaire : gratuité des transports, ainsi que celle de l’eau, revenus tirés des récoltes redistribués aux familles les plus pauvres et aux étudiants sous forme de bourse, transparence des comptes municipaux, création d’une assemblée du peuple.

Ces actions l’ont rendu célèbre à travers toute la Turquie et l’ont poussé à se présenter aux élections municipales de Tunceli, la plus grande ville de la région.

Ce « Pepone» anatolien a mené sa campagne au pas de course, dans cette ville de 30 000 habitants, sinistrée par le chômage et, contre toute attente, il a gagné son pari. Le nouveau maire de Tunceli est un peu un clou dans les babouches du pouvoir islamo-conservateur, mais celui-ci a d’autres chats à fouetter avec le nouveau vote qu’il organise à Istanbul. Le maire rouge de Tunceli peut donc, pour l’instant, continuer sa route…

Un reportage Kinopresse signé Jean-Yves Cauchard et Ali Inan